jeudi 14 janvier 2010

Haïti 2010 : la solidarité s'organise



Nous mettons en ligne les informations que nous recevons de notre réseau associatif Les 3A ~ Histoire & Sociétés ; Société d'Histoire 94120 Saint-George & Dalayrac.

Nous soutenons le projet Olpc : One Laptop per Child

Haïti, le pays le plus pauvre de la Caraïbe, va recevoir des XOs via le programme Give One Get One. Les défis pour le déploiement en Haïti incluent :
  • Le déploiement initial se fera à la fois en Créole et en Français - merci d'aider avec la traduction en Créole haïtien !

  • Seules quelques écoles sont équipées en électricité.

=> Le 14 janvier 2010 17:19, Alix Renaud a écrit :
Pour retracer des gens en Haïti 
Vous avez entre autres accès à plusieurs listes de noms. 





De Gérald Bloncourt
=> Création d'un comité urgence et soutien pour Haïti
Voir ci-dessus et sur son blog

"La grandeur de l’Homme est dans sa décision d’être plus fort que sa condition".  (A. Camus)

De : Antoinette Jean,
Date : 14 janvier 2010 18:13
Objet : Haïti - douleur

Madame, Monsieur, chers Amis,

Nous sommes sous le choc. Beaucoup d’entre vous me joignent : Sont-ils vivants ?
Hélas, depuis la catastrophe je n’ai pu établir aucun contact.
Forte de votre collaboration proposée, trois actions sont envisagées :
1)    Urgence médicale
2)    Vente publique d’art haïtien
3)    Concert poésie/musique.

Pour le 1er point, je vous invite à m’adresser 17 rue de la Cité Universitaire 75014 un chèque rédigé à l’ordre de l’Association « Euro-Caraïbes » reconnue d’intérêt général (art. 238 bis du CGI)  et fonctionnant sans frais de gestion. Un reçu fiscal vous sera adressé.
Je vous informerai dans les plus brefs délais, avec toute la transparence requise, de l’usage de ce don, dont j’assume la responsabilité.
Nous organisons immédiatement les points 2 et 3,  rêvant déjà à la reconstruction d’un orphelinat ou d’une école.

Docteur Antoinette JEAN, Présidente d’« Euro-Caraïbes






De : Jean Foucault
Date : 14 janvier 2010 16:35
Objet : HAITI HAITI HAITI
Irrégulomadaire n° 9 (Poésiens)
14 janvier 2010 (MUP)



Bonjour à toutes et à tous,


Comme tout le monde j'ai été stupéfait de découvrir hier ce qui s'est passé en Haïti.
J'ai une pensée toute particulière à nos amis Haïiens dont certains sont membres du MUP.
Nous ne sommes pas à dans la défense de la seule cause des artistes mais de toute l’humanité : il me semble que le MUP a peut-être quelque chose à faire ici !
Le poète peut-il lancer des imprécations contre les éléments ? Pourquoi pas ! On ne va pas renoncer à la parole parce que la terre-mère se révolte.

En tout cas je vois deux choses :

1) d'une part relayer les infos du monde de la création qui prendra des initiatives.
En ce sens j'ai déjà reçu une proposition de l'éditeur Desnel* (de Martinique) proposition relayée par plusieurs partenaires, notamment par la fédération européenne des maisons de poésie. Je vous fais donc passer en tout cas le courriel des éditions Desnel (Desnel qui a publié l'ouvrage “Qui ne connaît pas Monsieur Domota", le célèbre leader des Antilles françaises.



* Desnel : Maison d'édition d'expression française fondée en 2002 en Martinique



De : Jean Benoit DESNEL
Date : 13 janvier 2010 09:26:13 GMT-04:00
Objet : COLLECTIF LITTÉRAIRE POUR HAÏTI




Bonjour


Notre maison d'édition, en relation avec la revue Cultures Sud, lance un appel à la solidarité des auteurs avec Haïti, en les invitant à exprimer, sous la forme d'un texte en prose ou en poésie, leur soutien au peuple haïtien qui vient encore de subir une terrible épreuve.


Ces textes seront réunis dans un ouvrage collectif, publié par les éditions Desnel, dont le bénéfice des ventes sera reversé à une association caritative qui viendra en œuvre aux sinistrés du séisme en Haïti.


Titre provisoire :
" Pour Haïti…
Appel aux puissances tutélaires d'Afrique "


Si vous désirez apporter votre contribution à cet ouvrage collectif, merci de nous faire parvenir votre texte par mail avant le 10 février.




2) D’autre part laisser trace aussi de notre réaction sur le site du MUP.
J’ai appris que la secousse aurait duré une minute.
Cent mille morts peut-être pour une minute de secousses !
Une minute c’est aussi le temps de lire 10 à 12 haïkus, tranquillement, ou la moitié si on les dit deux fois, plus tranquillement encore, comme on le fait dans les rencontres de haïkistes.
Alors je vous propose d’envoyer au MUP (et de proposer à d’autres autour de vous de le faire) un texte qui se dise en une minute (plus ou moins, ça dépend de notre petite voix intérieure bien sûr).
Une minute de paroles contre le silence, une minute de parole pour témoigner d’une minute d’effroi qui s’abat sur la ville, un Chrono-poème contre Kronos.
Jetez un coup d’oeil sur une reproduction de “Saturne [nom du Kronos grec chez les Romains] dévorant ses enfants” par Goya. C’est à cela que me fait penser la terre dévorant les enfants d’Haïti.


Par rapport à la circulaire précédente (autour de la Palestine et Jérusalem Est), j’ai reçu beaucoup de réactions qui montre que les poésiens se sentent concernés aussi par cette question. Donc il y aura bien aussi une page consacrée à la Palestine sur le site du MUP.


A vous lire


Jean Foucault
Ministre de tout ce qui me passe par la tête.

Eugene Fernand Loubelo.- La négligence humaine du risque géologique permanent a réveillé notre conscience.- 14 janvier 2010, 11:20 =>

Le séisme à Haïti attendu, à défaut d'être prévisible

Le séisme qui a frappé la capitale d'Haïti était attendu à défaut d'être prévisible en raison de la proximité d'une « faille décrochante » qui traverse les Caraïbes, selon un chercheur de l'Institut de physique du globe de Strasbourg.

Le tremblement de terre de magnitude 7 survenu mardi soir a provoqué l'effondrement de nombreux bâtiments à Port-au-Prince, mais on ignore pour l'heure le nombre de victimes.
« On sait que Port-au-Prince a été détruite en 1751 et en 1771 par des séismes. Si c'est la même faille qui a rompu, 250 ans après, on a accumulé suffisamment de contraintes pour produire un séisme de telle magnitude », a expliqué mercredi à Reuters Jérôme van der Woerd, qui est également chercheur au CNRS.

« Il s'agit d'une faille décrochante ou de coulissage horizontal qui traverse seulement la croûte et permet à la plaque Caraïbe de se déplacer vers l'est par rapport à la plaque Nord-Américaine », a-t-il précisé.
Au contraire des séismes résultant de la plongée verticale d'une plaque tectonique sous une autre, ceux résultant des mouvements latéraux des failles décrochantes restent superficiels. Celui d'Haïti a eu lieu à 10 ou 15 kilomètres de profondeur.

La faille qui a bougé est connue sous le nom de faille d'Enriquillo. Orientée est-ouest et longue de 300 kilomètres, elle traverse Haïti et la République Dominicaine, les deux États qui se partagent l'ancienne île d'Hispaniola et avance d'environ 8 mm par an.

Cette analyse ne rendait pas pour autant le séisme prévisible, selon Jérôme van der Woerd, des séismes de plus faible amplitude pouvant se produire dans des intervalles de temps plus rapprochés.
Doit-on s'attendre à de nouveaux séismes dans la zone, au-delà des répliques probables ?
« On est incapable de dire si ce sera dans quelques mois, quelques jours ou quelques années, mais le potentiel est là », estime le chercheur qui note que la faille n'a rompu « que » sur 50 kilomètres.
« Les contraintes aux extrémités de la rupture se sont accrues et il y encore de la place pour d'autres séismes de magnitude 7 », conclut-il.

Commentaire personnel à partir de cette révélation

C'est bien vrai parce que les phénomènes géologiques connus se reproduisent toujours sans tenir compte du temps car le temps géologique dépasse largement le temps de vie humaine. Ce qui est stupéfiant, c’est que des Etats riches qui sont capables d'envoyer des hommes sur la lune sont incapables de maîtriser les phénomènes banals géologiques, car ils ont construit leurs représentations diplomatiques dans les régions sismiques connus de tous, avec le concours des sismologues et volcanologues, des bâtiments modernes depuis près de 40 ans sans appliquer les normes parasismiques comme les terriens au Japon ? Pourquoi la prévention contre les tremblements de terre n’a jamais l’objet d’éducation dès le plus jeune des populations depuis plus de 50 ans ?



Claude Ribbe.- Le devoir particulier de la France envers Haïti.- Newsletter.- Date : 14 janvier 2010 14:45


Haïti est frappée, une fois de plus, mais Haïti se relèvera, malgré ses souffrances. Haïti existe et continuera d’exister, n’en déplaise aux racistes. J’entends pleurer les crocodiles. La fatalité. Une malédiction peut-être. Le diable probablement. Ces reptiles affligés sous-entendent que les Haïtiens auraient fait certainement quelque chose de terrible pour que la nature s’acharne à ce point sur eux. Cependant, aussi spectaculaire soit-il, le séisme qui fait aujourd’hui des milliers, des dizaines de milliers de victimes peut-être, est-il plus violent que les catastrophes imposées à ce pays depuis trois siècles par des hommes? Et puisqu’il faut bien qu’un Français au moins le dise, j’avoue, en tant que français, que mon pays porte, à l’égard des malheurs d’Haïti, une responsabilité particulière. La France y a déporté pendant cent cinquante ans un million d’hommes, de femmes et d’enfants d’Afrique, niant qu’ils fussent des êtres humains, les exploitant en esclavage d’une manière qui ne leur laissait qu’une espérance de vie de quelques années seulement. Ces hommes, ces femmes et ces enfants ont pris les armes. Deux ans plus tôt, les bourgeois de Nantes et de Bordeaux, devenus députés, pensaient qu’ils pourraient se déclarer, eux, libres et égaux tout en continuant de s’enrichir en trafiquant les Africains.


Les Haïtiens, en abattant l’esclavage, ont rendu la déclaration des droits de l’homme universelle, sans distinction de couleur. Napoléon a voulu les remettre dans les fers. Ne pouvant y parvenir, il a tenté l’extermination sur le fondement de la couleur, utilisant tous les moyens, ouvrant en quelque sorte la voie à toutes les barbaries. Ce n’est pas à Napoléon qu’il faut en vouloir, mais à ceux qui aujourd’hui encore tentent de défendre ses bassesses parce qu’ils aimeraient les reproduire.


L’indépendance était la seule issue. Les Haïtiens ont gagné la guerre contre l’armée qui faisait trembler l’Europe et le monde. Vingt et un ans plus tard, les Français, pour se rembourser du prix des esclaves qu’ils avaient perdus, ont imposé par la force un traité par lequel les Haïtiens se condamnaient d’avance à la misère. Cent vingt-cinq millions de francs or, réduits à quatre vingt dix millions, mais alourdis des intérêts des emprunts que naturellement des banquiers français s’étaient empressés de consentir. Le principal représentait au bas mot l’équivalent d’un milliard d’euros. On ne sait trop à quelle somme on aboutirait si l’on tenait compte de la dépense globale imposée aux Haïtiens par cette opération de racket. Ils ont mis plus d’un siècle à payer. En 1972 encore, la France ergotait sur des sommes dérisoires qu’elle exigea avant de signer un prétendu traité de coopération. En 2004, un grand admirateur de Napoléon, devenu ministre des Affaires étrangères, a fini d’enfoncer Haïti dans le marasme en y soutenant un coup d’État qui a occasionné, hélas, par ses conséquences, autant de morts qu’on risque d’en dénombrer après le tremblement de terre du 12 janvier 2010. Des rapports objectifs l’attestent. Aucun Français n’a eu le courage de se dresser contre cette révoltante injustice ni de dénoncer l’enlèvement d’un président démocratiquement élu. Personne n’a osé protester contre ce coup d’État qui n’avait d’autre but que d’empêcher Haïti de célébrer le bicentenaire de son indépendance. Personne excepté moi. Il est des circonstances où la voix discordante d’un seul homme peut sauver l’honneur d’un pays tout entier. L’histoire l’a démontré. L’histoire peut le démontrer encore.


Au moment où le tremblement de terre a frappé Port-au-Prince, les pays qui se vantent de constituer la communauté internationale (dont les Africains et leurs descendants seraient implicitement exclus) s’apprêtaient à organiser des élections prétendument démocratiques, en interdisant au principal parti haïtien d’y prendre part, quitte à obtenir un résultat acceptable avec deux pour cent de participation au scrutin.


Le chef de ce parti éliminé par le monde dit civilisé, en exil forcé depuis six ans, protégé des assassins par l’Union africaine et la Caricom, n’aurait pas le droit de rentrer chez lui parce qu’il dérangerait le jeu dont quelques anciens pays esclavagistes auraient fixé les règles ?


Certes, le passé est le passé. En tant que français qui n’a pas dédaigné de porter les armes pour son pays (ce qui n’est pas le cas de tous ceux qui me critiquent) je ne cherche pas à humilier ma patrie. Mais certains trous de mémoire ne sont-ils pas plus humiliants encore que certains repentirs ?


J’observe que les chefs d’État de la République française se sont rendus dans tous les pays du monde. Tous les pays, sauf un : Haïti. Cette absence ne trahirait-elle pas un embarras ? Une gêne obscure ? La France n’a peut être pas de dette à l’égard d’Haïti. Mais n’aurait-elle pas un devoir ?


C’est pourquoi j’appelle le président de la République française, M. Nicolas Sarkozy, d’abord à débloquer, pour cette ancienne colonie, qui n’a pas renoncé à parler notre langue, une somme assez significative pour qu’elle n’ait pas l’air d’une misérable et indigne aumône qui ridiculiserait la France eu égard à l’effort consenti par d’autres nations qui n’ont, elles, rien à se reprocher.


Je l’appelle également à se rendre dès à présent en Haïti pour qu’il soit ainsi le premier chef d’État de la République à accomplir ce geste fort. Au nom de la dignité de la France, au nom de l’identité nationale dont il veut que nous débattions. Oui, de l’identité nationale, car, sans même tenir compte des dizaines de milliers de Français d’origine haïtienne qui apprécieraient ce signe de solidarité, Haïti, qui fit vivre pendant cent cinquante ans un Français sur huit, fait partie intégrante, comme l’histoire de l’esclavage, de l’identité nationale, aussi sûrement que ma part de refoulé fait partie de moi-même.


J’appelle du même coup le président de la République française à rendre à l’instant ses droits au plus méritant des Haïtiens de France, le général Alexandre Dumas, père du célèbre écrivain, qui s’est sacrifié pour la Révolution et la République et dont on refuse depuis deux cent huit ans, simplement à cause de sa couleur et de son origine, de lui rendre la place qu’il mérite dans le cœur et la mémoire des Français.


Voici que qu’écrivait le fils de ce héros en 1838 : Il serait bon que les Haïtiens apprissent à la vieille Europe, si fière de son antiquité et de sa civilisation, qu’ils n’ont cessé d’être français qu’après avoir fourni leur contingent de gloire à la France.




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