samedi 26 décembre 2009

Connaître la maladie de Lyme

La maladie de Lyme est considérée comme faisant partie des maladies émergentes, car non évoquée par la littérature ancienne. Le nombre des tiques, de tiques infectées, et/ou le nombre de patients infectés semblent (depuis quelques décennies) rapidement augmenter en Amérique du Nord (environ 3 millions de cas des années 1970 aux années 2000), comme en Europe et peut-être en Afrique. Wikipédia.


Maladie de Lyme
Article basé sur un texte de David Manise, 04 août 2009
Voir également : David Manise, survie, secourisme, protection personnelle.

Illustration : Mâle (petit) et femelle de la tique Ixodes ricinus, l'une des espèces qui peuvent transmettre cette maladie par leur morsure.

Syntèse sur la maladie et les moyens de prévention et de traitement

Il existe un danger méconnu, dans les forêts et montagnes françaises.Ce danger mal connu, mais pourtant bien réel, est la maladie de Lyme. Cette maladie est transmise par la morsure d'une tique porteuse, qui nous injecte via sa morsure une bactérie en forme d'hélice : Borrelia Burgdorferi. Cette bactérie, très mobile, infecte pratiquement n'importe quelle partie du corps, et provoque des symptômes très divers (et parfois migrants), selon le degré d'implantation de la bactérie dans le corps et les organes atteints.

La maladie de Lyme est, de nos jours, la première maladie professionnelle des forestiers et retraités de l’ONF (Mutuelle Nature & Forêts, Écho Mutualiste 2004). Il s'agit d'une maladie grave, qui peut devenir très handicappante si on ne la soigne pas dès le premier stade de l'infection. Pouvant évoluer sur plusieurs années (et même plusieurs décennies), elle est parfois insidieuse à ses débuts. Dans certains cas, elle est difficile à diagnostiquer vu les symptômes variables qu'elle peut déclencher. Les tests sanguins, par ailleurs, ne permettent pas toujours de détecter les anticorps qui y sont liés, surtout avant un délai de 4 à 6 semaines. Dans certains cas, les anticorps en question restent même indétectables tout au long de la maladie, qui se développe en trois stades.

Super synthèse…

Stade 1 — Symptômes initiaux


Lorsqu'une morsure de tique provoque une infection ou une réaction allergique, des rougeurs apparaissent près de la morsure. Si ces rougeurs, apparues entre trois jours et six semaines après la morsure, dépassent 2 ou 3 centimètres de diamètre, et surtout si elles prennent la forme d'un disque centrifuge (blanc au centre, rouge à l'extérieur), on doit immédiatement suspecter la maladie de Lyme. Ce disque rouge, cependant, n'apparaît que dans un cas sur deux (certaines sources parlent de 90%, les infos varient), environ. D'autres symptômes (état grippal, maux de tête, courbatures, maux de gorge, fatigue, douleurs articulaires...) peuvent aussi apparaître. Ils sont eux aussi des symptômes laissant suspecter la maladie.
Détectée rapidement, la bactérie du genre Borrelia peut être éradiquée par un traitement antibiotique (généralement par voie orale, sur prescription). Il arrive, cependant, que les symptômes initiaux soient plus diffus ou même inexistants, ou qu'ils passent inaperçus de par la négligence de la personne infectée ou l'incompétence des médecins consultés. La maladie peut alors s'installer, donnant lieu à des symptômes très divers et atypiques. On a alors atteint le stade 2.

Stade 2 — Généralisation

Une fois la maladie installée, divers troubles, parfois migrants et variant en intensité, peuvent apparaître. La liste des symptômes possibles est longue. En voici une liste partielle.
Éruptions cutanées migrantes Paralysie faciale ou paralysie d'un membre, ataxie (troubles de la coordination, de l'équilibre) Maux de tête Courbatures, douleurs musculaires Douleurs articulaires Fatigue Douleurs à la nuque ou au dos Battements de cœur irréguliers Transpiration nocturne, insomnies Troubles de la vision, douleurs oculaires Troubles urinaires, problèmes de transit Troubles de la concentration, changements d'humeur, problèmes de mémoire... … A ce stage, une antibiothérapie longue (14 à 30 jours, selon le jugement du médecin) permet encore d'envisager une guérison totale et durable.

Stade 3 — Aggravation des symptômes

Au troisième stade de la maladie, les symptômes s'aggravent et se généralisent de plus en plus. Seul un traitement antibiotique lourd et prolongé (plusieurs mois, voire plusieurs années) permet de faire régresser la maladie, mais malheureusement pas de la faire disparaître complètement. Selon les cas, on peut espérer une amélioration de 40 à 90% de l'état général du malade, avec souvent des retours en force de la maladie une ou plusieurs fois dans l'année, qui nécessitent une prise d'antibiotique, et qui peuvent parfois s'espacer avec le temps. Une fois ce stage atteint, la maladie est plus ou moins contrôlable, mais pratiquement incurable. On peut limiter fortement les symptômes et améliorer considérablement la qualité de vie de la personne atteinte, mais des crises régulières sont prévisibles.
Mieux vaut prévenir que guérir… Bien que le risque existe, des précautions de base permettent bien souvent de prévenir la maladie de Lyme. Éviter autant que possible les morsures de tiques est, évidemment, la première précaution à prendre. Une tenue vestimentaire un peu plus couvrante (pantalons longs, serrés aux chevilles, couvre-chef), ou l'application de chasse-moustique (seul le DEET est réellement efficace) repoussent efficacement la plupart des tiques. Celles-ci s'installent presque toujours sur notre peau à notre insu, et sans la moindre douleur. Elles se glissent sous les vêtements et se baladent pendant quelques heures à la recherche d'un endroit propice où s'accrocher. Elles semblent préférer les parties les plus velues de notre anatomie — cuir chevelu, aisselles et région génitale — où elles sont mieux dissimulées, mais cela n'est pas une constante. Elles anesthésient ensuite le bout de peau qu'elles choisissent, et y enfoncent leurs parties buccales pour s'abreuver pendant une période allant de quelques heures à quelques jours. Très plates lorsqu'elles ont le ventre vide, les tiques se gonflent en se remplissant. Elles prennent alors une teinte parfois grisâtre. Les tiques « pleines » évidemment sont plus faciles à détecter avec les doigts que les tiques « vides ».
Pour qu'une tique puisse nous transmettre la maladie de Lyme, il faut en général qu'elle soit accrochée à notre peau pendant une longue période (au moins cinq heures). Aussi, la plupart du temps, le simple fait de s'examiner régulièrement et de déloger les éventuelles tiques installées sur notre peau suffit à prévenir la maladie.

La meilleure méthode pour extirper une tique installée est encore de simplement l'attraper par la tête (ou le plus près possible de la peau) à l'aide d'une pince à épiler très pointue (ou d'une pince à tique), et de tirer doucement, bien droit, parallèlement à l'angle où elles sont installées, et sans tourner.

Il faut éviter de compresser le corps de la tique, qui pourrait alors recracher du sang dans la plaie et ainsi la contaminer. Autant que possible, il faut aussi éviter de déchirer l'abdomen de la tique, ce qui a pour effet de répandre le sang qu'elle a déjà avalé sur la peau. Cela augmente le risque d'infection. Noyer la tique dans l'huile, l'éther ou l'alcool, ou la brûler, la force parfois à s'extirper d'elle-même, mais elle le fait alors aussi en recrachant du sang dans la plaie, ce qui augmente aussi les risques d'infection.

Si la tête ou les parties buccales de la tique restent dans la peau, inutile de s'alarmer. C'est avant tout dans l'abdomen de la tique que les bactéries responsables de la maladie de Lyme peuvent résider. Un petit abcès pourra se former dans les jours ou les semaines suivantes, mais le principal danger aura été écarté.
Une fois la tique enlevée, il faut bien désinfecter la plaie à l'aide d'un antiseptique efficace, se laver les mains, et consulter un médecin au moindre symptôme pouvant indiquer la maladie de Lyme (rougeur autour du site de la morsure, état grippal). Ces symptômes peuvent apparaître de manière tardive (jusqu'à six semaines après la morsure). Il peut être utile de noter, sur un calendrier, la date de la morsure.

Prise à temps, la maladie de Lyme est relativement bénigne. Si on la laisse coloniser notre corps tout entier, on peut cependant souffrir de symptômes persistants et très handicapants. Dans ce cas-là, comme dans d'autres, il vaut vraiment mieux prévenir que guérir !


Les tiques sont très sensibles aux odeurs fortes, cela leur permet de vérifier si leur cible est vivante. Les animaux, souvent les canidés, se roulent dans des charognes pour fait croire qu'ils sont morts, et ainsi se débarrasser des parasites en tout genre. C'est également le principe des colliers anti-tiques qui reproduisent une odeur de synthèse forte à la fois tolérable par le nez humain, et proche (chimiquement) de celle de la décomposition organique pour décourager les parasites. À l'origine pratiquée par les forces spéciales italiennes, la méthode qui consiste à glisser entre 2 et 5 centimètres de collier anti-tiques entre sa chaussette et son mollet est de plus en plus pratiquée par de nombreux randonneurs (Un collier anti-tiques mesure environ 40 cm pour 10-15 euros chez un pharmacien et dure 2 mois. Outre la tranquillité vis à vis des parasites, y compris les moustiques la nuit (portez au cou) l'odeur de synthèse a tendance à éloigner les animaux (cela peut être un inconvénient pour ceux qui souhaitent les observer).

Résumé des mesures à prendre contre la maladie de Lyme

Éviter les morsures de tiques en portant une tenue vestimentaire couvrante et serrée aux chevilles (l'idéal est de remonter les chaussettes sur le bas des pantalons), et en vérifiant régulièrement si l'une d'elles ne s'est pas accrochée à nous (surtout après être passé dans des broussailles ou des herbes hautes). S'inspecter régulièrement (au minimum une fois par jour) le corps tout entier (même les recoins les plus intimes et les mieux cachés de notre anatomie) à la recherche de tiques installées, et les retirer immédiatement, sans les déchirer et sans leur permettre de recracher du sang dans la morsure. Bien désinfecter le site d'une morsure, à l'aide d'un antiseptique efficace, puis se laver les mains (ou, faute de savon, utiliser le même désinfectant). Suite à une morsure, surveiller pendant six semaines l'apparition de symptômes (rougeurs en anneau autour du site de la morsure, état proche de la grippe : maux de tête, courbatures, etc.). Dans tous les cas, consulter un médecin qui connait bien la problématique de la maladie de Lyme, et lui signaler la morsure de tique. Il pourra, selon le contexte, prescrire une antibiothérapie préventive.

Maladie de Lyme

Une éruption inflammatoire se produit parfois entre trois jours et un mois après la piqûre. Elle se traduit sur la peau par une tache rouge qui s'étend de façon centrifuge à partir de la piqûre, parfois accompagnée de fièvre et plus rarement d'une affection neurologique. Le diagnostic est plus facile lorsqu'un érythème migrant est visible.

La lésion peut passer inaperçue. Une phase secondaire de la maladie peut alors apparaître quelques semaines à quelques mois, voire des années plus tard, se manifestant par des atteintes articulaires, cutanées, cardiaques, neurologiques ou une fatigue chronique. Des manifestations très diverses, souvent accompagnées de douleurs articulaires (arthrites des grosses articulations) et de fatigue, les complications cardiaques peuvent s'avérer mortelles (arrêt cardiaque, syncope, arythmies).

Compte tenu de la grande diversité des symptômes, la maladie de Lyme peut prêter à de nombreux diagnostics erronés, comme : sclérose en plaques, lupus, polyarthrite rhumatoïde, fibromyalgie, fatigue chronique, dépression, maladie d'Alzheimer, maladie de Parkinson, autisme et bien d'autres.







Épidémiologie de la borréliose et de la neuroborréliose de Lyme en France


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