dimanche 3 septembre 2006

Rentrée sans vacances


Pour ceux qui s'intéressent aux questions des colonisations des traites et des esclavages, il n'y a pas eu de vacances.

Bien sûr, les domiens sont partis en "bonifiés".
Mais, le public du carnaval de Paris n'a pas manqué. La première édition de l'Université d'été a eu lieu. Les Edition Monde Global ont présenté leurs productions. Les journalistes ont été à leur poste sur le web comme sur le PAF.

Durant l'été, Africagora a affiné sa com. Elle nous annonce le lancement de son programme 2006-2007 pour le vendredi 8 septembre 2006 avec une conférence de presse relative aux positions, initiatives et projets du club Africagora. Cela tombe bien : H&S3A voudrait des précisions sur la notion de race utilisée dans l'éditorial actuellement en ligne sur le site Africagora.

Deux points réclament précisions, me semble-t-il.

Dogad Dogoui glissent aussi souplement qu'un chat du mot "race" à celui de "origine". Que cette dernière soit qualifiée de géographique ou d'ethnique, la discrimination raciale disparaît-elle ? La Cnil peut-elle être libérée du dogme du "sans distinction de race", par une simple substitution de termes ?

Je crois vraiment qu'il faut bannir le mot "race" de notre discours contemporain. Laisser ce terme aux historiens, qui ont le devoir de préciser le sens du mot "in situ". Pour nous, aujourd'hui, la science a tranché : la race humaine est unique, condition sine qua none de production des humanités (toujours historicisées). Il me semble nécessaire de mettre à jour notre vocabulaire. Parce que la science a tranché, que la France tout comme l'ONU récusent moralement le racisme, pensée historique dont L'Humanité entière combat les effets dans nos sociétés, les discriminations aujourd'hui sont aujourd'hui racialistes et non pas "racistes". Maintenir le mot race dans nos discours quotidiens, c'est continuer à admettre une idéologie passéiste, nostalgique.

Certes, cette pensée reste opérante. Les discriminations géographiques n'épousent pas seulement les découpages administratifs français. Elles sont consubstancielles des découpages territoriaux au niveau de la Planète. Les territoires des Etats-Nations recoupent les zones d'adaption à l'environnement dont les résultats en terme de couleur de la peau ont fondés les racismes dans le passé. En cela, la géohistoire nous apporte des éléments d'analyse pour faire évoluer notre géopolitique contemporaine en même temps que notre éthique humanitaire.

Je suis d'accord sur la conclusion de Dogad Dogoui : "Au-delà des constats et de l'incantation sur l'égalité et la diversité, sortons du statut quo par des actes et outils de correction fussent-ils temporaires !". On peut parvenir à une bonne conclusion en partant d'hypothèses erronées. La science historique fourmille d'exemple en ce sens. Certains nous ont valu des drames récents. Sortons aussi du statut quo sémantique sur le mot "race". Ne le laissons pas entrer dans l'avenir humain.

Nous retrouvons l'oubli d'une analyse sémantique et historique chez les juristes. Le droit français est ambilvalent sur l'usage contemporain du terme. Il prohibe le racisme mais reconnaît l'existence des races ce qui est pour le moins contradictoire et... raciste à mon avis.

Saisie sur le caractère insultant de l'expression « enculé de ta race », la 17e chambre du Tribunal correctionnel juge que l'injure n'était pas raciste et relaxe le prévenu. Un article de Wikipedia analyse le fait (historique) en oubliant toujours l'analyse sémantique et historique. Un débat est actuellement en cours sur l'encyclopédie Wikipedia pour savoir si la production, très fouillée, peut être qualifié « article de qualité ». Vous pouvez donner votre avis sur cette proposition.

Webgraphie

Discrimination positive pour égalité effective
Pour un coup de pouce aux plus fragiles, aux familles modestes,
aux exclus et aux minorités,
par Dogad Dogoui, Président d’Africagora

On peut faire une recherche sur le mot race dans la législation française à partir du site de Legifrance. Voici trois exemples :

Loi n°89-462 du 6 juillet 1989
Loi tendant à améliorer les rapports locatifs et portant modification de la loi n° 86-1290 du 23 décembre 1986, NOR:EQUX8910174L. Version consolidée au 16 juillet 2006.
Titre Ier : Des rapports entre bailleurs et locataires.
Chapitre Ier : Dispositions générales.
Article 1, modifié par Loi n°2002-73 du 17 janvier 2002 art. 158 (JORF 18 janvier 2002).
"Aucune personne ne peut se voir refuser la location d'un logement en raison de son origine, son patronyme, son apparence physique, son sexe, sa situation de famille, son état de santé, son handicap, ses moeurs, son orientation sexuelle, ses opinions politiques, ses activités syndicales ou son appartenance ou sa non-appartenance vraie ou supposée à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée.
1 occurrence

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PROJET DE LOI portant création d’une Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité - TITRE II - Mise en œvre du principe de l’égalité de traitement entre les personnes sans distinction de race ou d’origine ethnique
ET PORTANT TRANSPOSITION DE LA DIRECTIVE n° 2000/43 DU 20 JUIN 2000
Article 17 - En matière de protection sociale, de santé, d’avantages sociaux, d’éducation, d’accès aux biens et services, de fournitures de biens et services, d’accès à l’emploi ou d’emploi et de travail indépendants ou non salariés, chacun a droit à un traitement égal, quelles que soient son origine nationale, son appartenance ou sa non appartenance vraie ou supposée à une ethnie ou une race.
2 occurrences

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LOI du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse. Version consolidée au 19 avril 2006

Article 13-1
Créé par Loi n°90-615 du 13 juillet 1990 art. 7 (JORF 14 juillet 1990).
Le droit de réponse prévu par l'article 13 pourra être exercé par les associations remplissant les conditions prévues par l'article 48-1, lorsqu'une personne ou un groupe de personnes auront, dans un journal ou écrit périodique, fait l'objet d'imputations susceptibles de porter atteinte à leur honneur ou à leur réputation à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée.

Article 24, modifié par Loi n°2004-1486 du 30 décembre 2004 art. 20, art. 22 (JORF 31 décembre 2004).
"Ceux qui, par l'un des moyens énoncés à l'article 23, auront provoqué à la discrimination, à la haine ou à la violence à l'égard d'une personne ou d'un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, seront punis d'un an d'emprisonnement et de 45000 euros d'amende ou de l'une de ces deux peines seulement."

Article 32, modifié par Loi n°2004-1486 du 30 décembre 2004 art. 21, art. 22 (JORF 31 décembre 2004).
La diffamation commise envers les particuliers par l'un des moyens énoncés en l'article 23 sera punie d'une amende de 12000 euros.
La diffamation commise par les mêmes moyens envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée sera punie d'un an d'emprisonnement et de 45000 euros d'amende ou de l'une de ces deux peines seulement.

Article 33, modifié par Loi n°2004-1486 du 30 décembre 2004 art. 21, art. 22 (JORF 31 décembre 2004).
Sera punie de six mois d'emprisonnement et de 22500 euros d'amende l'injure commise, dans les conditions prévues à l'alinéa précédent, envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée.

Article 48, modifié par Loi n°2004-1486 du 30 décembre 2004 art. 22 (JORF 31 décembre 2004).
"6° Dans le cas de diffamation envers les particuliers prévu par l'article 32 et dans le cas d'injure prévu phttp://beta.blogger.com/img/gl.link.gifar l'article 33, paragraphe 2, la poursuite n'aura lieu que sur la plainte de la personne diffamée ou injuriée. Toutefois, la poursuite, pourra être exercée d'office par le ministère public lorsque la diffamation ou l'injure aura été commise envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée. La poursuite pourra également être exercée d'office par le ministère public lorsque la diffamation ou l'injure aura été commise envers un groupe de personnes à raison de leur sexe ou de leur orientation sexuelle ; il en sera de même lorsque ces diffamations ou injures auront été commises envers des personnes considérées individuellement, à la condition que celles-ci aient donné leur accord"

5 occurrences